L'ennemi intime
Je parlais de mémoire la dernière fois. Une nouvelle fois, on voit combien elle est nécessaire. Mais surtout on mesure à quel point il peut être difficile de regarder l'histoire récente avec un regard dépassionné.
Ce titre, "L'ennemi intime" digne d'un navet américain, n'est finalement pas si mauvais, une fois qu'on a vu le film. Quant au film lui-même,il est vraiment d'une grande habileté et d'un grand intérêt.
Le magazine Studio l'a d'ailleurs qualifié de "Platoon" pour l'Algérie.
On comprend mieux la situation des Algériens engagés dans l'armée française et luttant contre les Fellaghas: enrôlés de force, soldats de profession vétérans de la Seconde Guerre Mondiale, victime des exactions des Fellaghas et animés d'un désir de revanche...
C'est aussi une réflexion plus générale, assez classique mais toujours intéressante qui est livrée à notre (surprenante) sagacité: observer comment l'expérience de la guerre abîme à jamais un homme, même le plus idéaliste qui soit. Et à cet égard, le duo Dupontel-Magimel me semble, quoi qu'en disent nos amis du Masque, tout à fait convaincant.
Pour ne rien gâcher, c'est super bien filmé! Un vrai film de guerre de qualité.