Enfants soldats en Birmanie
Si certains ont une boîte mail yahoo, ils ont peut-être vu récemment, en voulant consulter leur mail, une "une" qui annonçait la parution d'un rapport d'Human Rights watch sur les enfants soldats enrôlés de force par la junte birmane. On parle moins des problèmes que connaît ce pays actuellement mais le sinistre scénario qui s'est joué et se joue encore en Afrique semble trouver ici un déplorable remake.
Les recruteurs militaires vendent et achètent des enfants d'une dizaine d'année pour combler les trous dans l'armée!
On peut lire notamment sur le site d'Human Rights watch:
Un garçon a confié à Human Rights Watch qu’il avait été recruté de
force à l’âge de 11 ans, en dépit du fait qu’il ne mesurait qu’1m30 et
pesait moins de 31 kilos. Les officiers travaillant dans les centres de
recrutement falsifient régulièrement les dossiers d’enrôlement afin de
faire passer les enfants pour des jeunes de 18 ans, l’âge minimum légal
pour le recrutement.
Les recruteurs ciblent les enfants qui se trouvent dans
les gares de trains et d’autobus, sur les marchés et autres lieux
publics, et ils les menacent souvent d’arrestation s’ils refusent de
s’engager dans l’armée. Certains enfants sont battus jusqu’à ce qu’ils
acceptent de se porter « volontaires ».
On peut aussi y lire des témoignages d'enfants ou de militaires dont le suivant:
« Ils ont rempli les formulaires et m’ont demandé mon âge. Et quand
j’ai dit 16 ans, ils m’ont frappé et le sergent m’a dit, ‘Tu as 18 ans.
Réponds 18 ans’. Il m’a reposé la question et j’ai dit, « Mais c’est
vraiment mon âge’. Le sergent m’a demandé, ‘Alors, pourquoi t’es-tu
enrôlé dans l’armée ? » J’ai répondu, ‘C’était contre mon gré. J’ai été
capturé’. Il a dit, ‘Ok, ferme-la alors’, et il a complété le
formulaire. Je voulais seulement rentrer chez moi et je leur ai dit
mais ils ont refusé. J’ai dit, ‘Alors, s’il vous plaît, laissez moi
simplement donner un coup de fil’, mais ils ont refusé cela aussi ».
—Maung Zaw Oo, décrivant son deuxième enrôlement forcé dans l’armée, en 2005.
Et là, je vais poser une question et tant pis si elle a l'air bébête: mais enfin, comment peut-on être cynique et inhumain au point de porter la main sur un enfant et le forcer à foutre sa vie en l'air, s'il a la chance (?) de rester en vie?
Il faut lire ou relire l'excellent livre d'Ahmadou Kourouma, Allah n'est pas obligé, qui prend pour narrateur un enfant soldat, Ibrahima, qui navigue entre drogue et violence. Excellent livre que j'ai étudié deux années consécutives avec des classes de seconde et qui fait toujours un grand effet aux élèves. Il a d'ailleurs reçu le prix Goncourt des lycéens ainsi que le prix Renaudot.